
Mais la langue néerlandaise, est-elle vraiment en voie de disparition et devons-nous la protéger pour cette raison ? Je ne crois pas. Le néerlandais, dans toutes ses belles variations locales et régionales, est parlé par à peu près 21 millions de personnes comme première langue / langue maternelle aux Pays-Bas et en Flandres (Taalunieversum, 2010). Elle est la 8e langue de l’Union Européenne. Au niveau mondial, les statistiques distinguent 6.500 langues différentes. Et la langue néerlandaise se situe bel et bien au 37e rang.
Bien sûr, la langue néerlandaise change. Heureusement, c’est une langue vivante. Elle change sous influence de l’anglais, certainement, mais elle est loin d'être remplacé par l’anglais. Au contraire, deux langues peuvent faire bon ménage. En empruntant des mots d'une langue étrangère, une langue vivante aura de fortes possibilités de s’enrichir. Vive les néologismes néerlando-anglais ! Il ne faut pas avoir peur des changements linguistiques.
Pourquoi alors officialiser la langue néerlandaise dans la constitution ? La mesure protectrice du gouvernement actuel cache un autre objectif, il me semble, car les nouvelles lignes de la constitution ne peuvent pas être interprétées en dehors du contexte du débat d’immigration et d’intégration. A travers l’ancrage de la langue néerlandaise dans la constitution, le gouvernement cherche à tenir compte des sentiments populistes et populaires des partis de droite. Protection de langue est égale à la protection des voix ! Well done, messieurs et mesdames les Ministres, you did it !
Permettez-moi de faire une proposition de traduction pour la devise des Pays-Bas, qui n’a pas changé depuis 1815 et qui est de ce fait toujours en français : « Je maintiendrai » -> « I will maintain ».