zondag 25 januari 2009

« Enfin un HEMA en France! »

La citation dans le titre de cet article n’a pas été formulée par moi, non, elle vient de ma copine, jeune demoiselle néerlandaise, qui a prononcé ces mots avec un grand soupir de soulagement, puisqu’elle ressent un manque profonde de l’HEMA à Metz depuis notre arrivée début septembre. Je sais maintenant que notre tour à Paris prendra une tout autre forme organisationnelle, les visites aux hauts lieux culturels de la France reviendront au deuxième plan, car nous irons d’abord à l’HEMA au Centre Commercial Créteil Soleil et puis, s’il nous reste encore un peu de temps, nous allons voir le reste. Lorsque ma copine consulte le site web de son magasin préféré en Hollande, www.hema.nl, je commence à avoir faim.

Le « Hollandse Eenheidsprijzen Maatschappij Amsterdam », HEMA donc, est un grand magasin d’origine amstellodamoise qui se distingue par ses prix bas et arrondis : « eenheidsprijzen » sont des prix unitaires. À l’HEMA le consommateur ne paye pas 2,99 EUR ou 7,48 EUR, mais 3 EUR ou 7,50 EUR. Jusqu’à l’ouverture du premier magasin HEMA à Amsterdam en 1926, les grandes surfaces néerlandaises étaient destinées aux acheteurs riches et bourgeois. L’HEMA a su rompre avec cette tradition, les portes de magasin s’ouvrent à tout le monde, peu importe le contenu du porte-monnaie. Jusqu’aux années 90, l’HEMA était considéré comme un magasin des pauvres ; les riches ne voulaient surtout pas être vus dans la rue avec un sac en plastique HEMA. L’abréviation de la chaîne des magasins était facétieusement altérée à « Hier Eet Men Afval » (ici on mange des déchets).

Dans les années 90, la formule HEMA change : le style et le design des produits s’adaptent aux consommateurs plus exigeants, critiques et un peu plus aisés. L’HEMA commence à se distinguer par les couleurs, les matériaux, les formes et les motifs des produits, en augmentant les prix petit à petit. L’HEMA entre aussi en interaction avec son public en organisant des concours de dessins pour des étudiants. Une cousine à moi a gagné un tel concours pendant ses études à l’Ecole des Beaux-arts en développant un tissu à dessins pour les housses de lit. Ce changement de stratégie se révèle être un bon choix pour le magasin : les anciens consommateurs continuent à s’acheter leurs produits HEMA, mais le magasin a pu séduire un nouveau groupe cible par ses produits plus modernes et adaptés aux exigences du temps.

Je me demande si l’HEMA français vendra le « rookworst », la saucisse fumée du plat pays. Le rookworst HEMA dispose d’une bonne réputation aux Pays-Bas, on la mange chaud et dans la rue. Afin de vous montrer la présence de cette saucisse dans la culture néerlandaise, je vous invite à voir la vidéo ci-dessous, dans laquelle trois hommes brabançons expriment leur ode à la rookworst HEMA. Faites attention à leur accent, ils ne chantent pas en néerlandais standard, mais c’est ainsi que la population locale parle chez moi dans le sud ! En-dessous de la vidéo, vous trouvez les paroles.

Worst van de HEMA

Donderdag om half negen, komen wij de buurvrouw tegen,
Hakjes klik klak op de stoep, een bolle toet en vette coupe.
En ze loopt haar buikje achterna
Naar de Hema en beslist niet voor een kropje sla.

Lekkere worst van de Hema,
Vetvrij papiertje erom
Sap druppelt langs m'n servetje
Mijn vent ziet het toch niet dus kom !

Lekkere worst van de Hema
Rauwkost hou ik voor gezien
Waarom die worst laten liggen
Ben geen vegetarische Trien.

La la la la la la la la la la la !! 4 x

Zaterdag met zon of regen, komen wij de buurvrouw tegen,
Over straat en langs het plein, ze weet precies waar ze moet zijn
En haar buik die rammelt als een gek,
Ze gaat bij de Hema binnen, want ze heeft zo'n trek !!

Bientôt donc, passage obligé à l’HEMA à Paris, où ma copine fera son shopping lorsque je vais à la recherche d’une bonne rookworst !