dinsdag 25 mei 2010

Hans Teeuwen, de koning van de lach

Le programme britannique Carpool avait le Néerlandais Hans Teeuwen sur le siège passager. Teeuwen, qui a quitté les salles néerlandaises pour les théâtres d’outre-manche depuis 2008, parle dans cette émission de son métier d'artiste et de son pays natal. Sur scène, son objectif est de faire l’humour et pour accomplir cette mission, le Batave chatouille l’homme borné et mesquin aux endroits sensibles, en abordant des sujets qui peuvent rendre son public un peu nerveux et crispé, voir énervé. En touchant des thèmes qui mettent son public mal à l’aise, il capte l’attention des spectateurs. La controverse mène à l’excitation et la tension. Lors qu’il dit qu’il aime les petits enfants par exemple, il se peut que le public ne l’apprécie pas, mais au moins, ils font attention à ce qu’il dise, ils écoutent.

Cette constatation, qui me paraît très juste, me fait penser à une phrase de mon ancien professeur de marketing, Hans Hoeken. Pendant un CM, Hoeken a demandé comment nous scrutons la une du journal, pour conclure que cinq sujets attirent toujours l’attention du grand public : « sex, dood, macht, geweld en heel veel geld » (sexe, mort, pouvoir, violence et énormément d’argent). C’est là où ça passe ou ça casse que la masse boit sa tasse de thé.

Ami du cinéaste néerlandais Theo van Gogh, le réalisateur assassiné en 2004 après avoir produit un court métrage dénonçant la soumission des femmes dans l’Islam avec Ayaan Hirsi Ali, il partage avec celui-ci une interprétation large de la liberté d’expression. D’après Teeuwen, les personnes qui ne peuvent pas rire à propos de la religion confondent la critique et la culture avec le racisme. Mais, dit-il, la culture n’a rien à voir avec la race. La culture et la religion d’une personne ne sont pas son ADN.

Retournons en cours de civilisation néerlandaise, où j'ai défini la culture avec le sociologue néerlandais Geert Hofstede : la culture n’est pas héritée ou génétique, mais elle est apprise et acquise par les membre d’un groupe de personnes. Ainsi, les blagues religieuses ne peuvent jamais être racistes, au contraire, il faut les accueillir pour relativiser les pratiques culturelles du groupe.

Après ces notes sérieuses, nécessaires pour expliquer aux téléspecateurs britanniques la présence du garde du corps dans la voiture – oui, le comédien vit sous la menace – Teeuwen décrit avec grand plaisir les vagins honnêtes des Néerlandaises ou encore les énormes pénis des Néerlandais (compensation de notre pouvoir minime dans le monde). En regardant l’interview, le téléspectateur apprendra les mots néerlandais pour les crottes de chien et il se familiarisera avec la prononciation néerlandaise de l’anglais, c’est beautiful ! « Donald Duck » se transforme en « Donald Dutch », Anne Frank n’est jamais chez elle lorsque les touristes frappent à sa porte et les Néerlandais du nord meurent tous d’un cancer de la gorge, suite à la manière dont ils prononcent les sons gutturaux. Montez à bord et faites un tour avec Hans Teeuwen, de koning van de lach !